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Alain Juppé, Maire de Bordeaux et Président de Bordeaux Métropole

Bordeaux Métropole s’est très investie sur les enjeux d’adaptation aux changements climatiques du territoire. Pourriez-vous nous préciser les contours de la stratégie menée par la collectivité ?   Notre investissement sur l'adaptation a débuté avec la lutte contre les îlots de chaleur urbains qu'une étude diagnostic (2014-2015) a identifiés en ICU îlots de chaleur urbains et IFU, îlots de fraîcheur urbains. La mise en oeuvre d'IFU sur une ZAC en construction (2016) a permis de définir des choix d'aménagement qui, généralisés au territoire, concrétiseront l'adaptation. En adoptant le 7 juillet dernier, son « Plan d’action pour un territoire durable à haute qualité de vie », le Conseil de Bordeaux Métropole, regroupant 28 communes, a pris le relais de l’Agenda 21 et du Plan Climat votés en 2011, intégrant le projet de mandature dont la haute de qualité de vie constitue le pilier et les compétences nouvelles. Porteur d'une stratégie d'atténuation, d'adaptation aux changements climatiques de notre territoire, ce plan est l'aboutissement d’une élaboration résolument participative, co-construite avec acteurs et habitants. Trois grandes stratégiques constituent la colonne vertébrale de cet engagement[1]: accélérer la transition énergétique du territoire pour devenir une des premières métropoles à énergie positive à l’horizon 2050[2] , protéger et mieux valoriser les 50% d’espaces naturels et agricoles[3], et conjuguer solidarités territoriales et bien-être métropolitain[4]. Ce plan est désormais notre feuille de route transversale et partagée pour mettre en œuvre concrètement la transition. C'est notre première approche de la stratégie d'adaptation.   Comment cette stratégie rencontre-t-elle les autres documents de planification territoriale, de la métropole et/ou des communes du territoire ?

La transversalité de notre stratégie de ville durable est sensible dès le PLU 3.1 (2015) qui intègre les objectifs du Plan Climat de 2011. Il doit sa dénomination « 3.1 », 3 en 1, à l'inclusion du Programme Local de l'Habitat et du Plan des Déplacements, car ce document stratégique et règlementaire présente notre projet urbain. Il fixe des objectifs de modération de la consommation de l'espace et de lutte contre l'étalement urbain par la préservation d'un équilibre précieux : conserver 50% du territoire en espaces naturels, agricoles et forestiers, et 50 % en surface bâtie. C'est une chance pour notre métropole. La difficulté à présent est que l'actuel SCOT, qui dépasse les limites de notre territoire métropolitain, ne contrarie pas nos efforts, et que le futur SRADDET, en juin 2019, les conforte. Notre stratégie d'adaptation s'illustre aussi fortement dans le PAPI (Programme d’action de prévention des inondations) de l'Estuaire de la Gironde car ¼ du territoire de Bordeaux Métropole (17 communes et 30 000 personnes) est concerné. La diminution de la vulnérabilité du territoire vise à réduire les conséquences des inondations à travers une approche globale du risque. Son  cahier des charges comporte des actions de prévention[5], des travaux de confortement à hauteur constante des digues et de restauration du réseau de ressuyage des marais. Le Contrat Local de Santé, le Conseil Consultatif de Gouvernance Alimentaire Durable, sont d'autres déclinaisons de cette même stratégie.   Quelles sont les priorités pour faire de Bordeaux Métropole un territoire durable et résilient en lien avec l'ODD11 ?   À son échelle, avec ses compétences et ses spécificités, notre métropole épouse les orientations de l'ODD11 avec comme priorités : biodiversité, disponibilité en eau, épisodes caniculaires, risque inondations, pollution atmosphérique… L'agir localement pour penser globalement nous anime afin de renforcer la ville sur elle-même pour préserver sa haute qualité de vie en co-construisant des synergies avec ses territoires voisins.   Crédit photo : Thomas Sanson


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