27/09/2019

Le Comité 21 décrypte la loi relative à l'énergie et au climat !

Le 26 septembre 2019, la loi énergie-climat a été définitivement adoptée par le Sénat ouvrant ainsi la voie à sa promulgation. Le Comité 21 a décrypté le texte et mis en perspective les mesures au regard des enjeux et de l'urgence climatique.    

Le vote de la loi énergie-climat intervient à un moment critique de la lutte contre le réchauffement climatique à l’échelle mondiale. En effet, la semaine du 23 septembre, ponctuée du Sommet Action Climat, du Sommet ODD et de l’Assemblée Générale de l’ONU était très attendue pour mesurer la prise de conscience des chefs d’Etat et de gouvernement.  

Cette semaine a également été marquée par la publication du rapport du GIEC sur les océans et la cryosphère. Le constat est une nouvelle fois sans appel. Le réchauffement, l'acidification, le manque d’oxygène et le dépeuplement des océans mettent en péril l’un des principaux régulateurs du climat. Les océans absorbent jusqu’à 30% de nos émissions de gaz à effet de serre et 90% de la chaleur excédentaire créée par les activités humaines.   « Au-delà de 2050, tout va dépendre de nos émissions de gaz à effet de serre, prévient Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue et coprésidente du GIEC. Les réduire permettrait de gagner du temps pour nous adapter aux risques, dont certains, comme la montée du niveau des mers, sont inéluctables. »  

Finalement cette semaine clé ne marquera pas le tournant nécessaire à la lutte contre le réchauffement climatique et nous détourne une fois de plus de notre responsabilité vis à vis de notre propre génération et des générations futures. Seulement 66 pays, dont la France, se sont engagés à atteindre la neutralité carbone en 2050. Et seulement 68 pays parmi les 168 signataires de l’Accord de Paris se sont engagés à relever leurs ambitions lors de la COP 25 en décembre, comme cela est prévu dans le texte.  

Ce constat difficile amène à se poser la question suivante : quelles doivent être nos priorités nationales pour répondre à l’urgence ? Les rapports des scientifiques sont unanimes et plaident pour une réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre (GES). Chaque budget carbone non respecté restreint les budgets carbone disponibles et rend la tâche plus risquée. En parallèle, une autre priorité pour pouvoir réduire ces émissions de GES s’est imposée à la France avec la crise des gilets jaunes : la lutte contre les inégalités.  

La France veut y répondre dans cette loi par la neutralité carbone. Ce concept guide aujourd’hui les négociations internationales, européennes, et les entreprises. Mais il n’a pas de définition juridique. La neutralité carbone ne pourra dans tous les cas se réaliser sans la préservation et l’augmentation des puits de carbone, dont la capacité est finalement mal connue et très aléatoire au vu de l’accélération du changement climatique.   La loi énergie-climat, qui déclare l’« urgence écologique et climatique », intègre-t-elle les priorités de lutte contre le réchauffement climatique et contre les inégalités ? 
Télécharger la synthèse

La note de décryptage complète est disponible pour les adhérents du Comité 21 et pour la presse.  

Si vous souhaitez obtenir des renseignements sur l'adhésion, contacter Sarah Dayan - dayan@comite21.org