11/12/2018

Communiqué : COP24, charnière ou fracture ? une note d'analyse intermédiaire du Comité 21

Depuis plusieurs années, le Comité 21 participe aux COP Climat et propose des notes d’analyse de suivi et bilan des COP. Il publie aujourd’hui une nouvelle note intermédiaire dressant le bilan de la 1ère semaine de ce rendez-vous mondial, à Katowice (Pologne). A la suite du débat « Bilan COP24» organisé par le Comité 21, le 17 décembre (9h00-10h30) à Paris, une note de synthèse complète sera publiée afin de déterminer si les décisions prises ont été à la hauteur des enjeux climatiques.  

La première semaine de la COP24 porte la marque d’une année caractérisée par l’omniprésence des phénomènes climatiques et de la crise du multilatéralisme. Un fait devrait éclairer ces négociations : malgré les alertes du GIEC sur la gravité de la catastrophe climatique, les émissions de GES sont reparties à la hausse en 2017 et semblent suivre la même trajectoire en 2018. L’agrégation des engagements pris par les États, au moment de la COP21, prédit une augmentation de plus de 3°C des températures au 21ème siècle, un dérèglement climatique évidemment insupportable pour l’avenir de nos sociétés.

La COP24 a démarré dans un contexte international d’aggravation sans précédent des phénomènes climatiques avec, à l’appui de ces constats, la multiplication des rapports scientifiques alarmants, pointant tour à tour l’élévation inexorable du niveau des océans, l’accélération de la fonte des glaces, la destruction croissante de la biodiversité, sans oublier le rapport du GIEC sur le respect de l’objectif des 1,5°C.

Malgré ces constats inquiétants, cette COP doit également relever le défi de la frilosité des Etats dans la mise en œuvre concrète de changements, ainsi que celui de la lenteur qui a caractérisé les négociations durant l’année.

Dans ce contexte, la COP24 a débuté dans une ambiance politique marquée par l’oscillation entre le besoin de faciliter des négociations afin de finaliser l’Accord de Paris (« Rulebook »), et celui de rehausser les ambitions à l’aune des estimations alarmantes des rapports scientifiques. Sur ce point, on déplore déjà des blocages de la part de certains pays (Etats-Unis, Canada, Russie …) ne souhaitant pas s’engager sur la partie financements.

Il est néanmoins très encourageant de constater que la société civile a manifesté sa prise de conscience de l’enjeu du changement climatique en s’en faisant le relais à travers plusieurs événements (Sommet International de San Francisco, marches, appels …).

En cette première semaine, plusieurs points sont à souligner :
  • la justice climatique, avec l’acceptation des « responsabilités communes mais différenciées » de l’ensemble des Parties instaurées par l’Accord de Paris ;
  • le financement, avec l’annonce de nouveaux financements par les institutions internationales;
  • le rehaussement de l’ambition, réclamé avant cette COP qui, de toute évidence, ne sera pas au cœur des débats compte tenu de l’absence de pays moteurs pour le porter, malgré un cri d’alarme lancé par de Laurent Fabius et l’appel de 415 investisseurs institutionnels ;
  • et enfin l’adaptation, adoptée dès la première semaine.
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