13/12/2017

Retour sur le débat du 7 décembre « ROI de la RSE: mythe ou réalité ? »

Le 7 décembre dernier, le Comité 21 organisait en partenariat avec Bpifrance, une matinée-débat sur le thème « Retour sur investissement de la RSE : mythe ou réalité ? ». Cet évènement a été l’occasion de discuter de l’état d’avancement des travaux et des expériences menées en matière de retour sur investissement de la RSE.

Patrick d’Humières, expert des questions de RSE nous a donné son point de vue sur les tenants et les aboutissants de cette question complexe qu’est le retour sur investissement de la RSE. Il a mis en évidence trois niveaux d’analyse de la performance RSE des entreprises : premièrement, l’introduction de pratiques RSE au sein d’une entreprise améliore-t-elle sa compétitivité ? Ensuite, quelle est la contribution de la RSE à la valeur immatérielle de l’entreprise ? Et enfin, quelle est la mesure de la performance de l’entreprise dans son rapport à la durabilité à l’échelle macroscopique (planétaire). De nombreuses études portant sur les retours de la RSE ont été menées dans le monde - dont l’étude de France Stratégie et Patricia CRIFO en 2016 - et ont mis en évidence la corrélation existant entre la mise en place de pratiques RSE et le gain de performance économique des entreprises (en comparaison avec les entreprises du même secteur et de taille similaire qui n’en font pas). Les données RSE, issues de l’exercice de reporting extra-financier doivent être connectées à des travaux d’autres domaines pour nous permettre d’aller plus loin dans la compréhension des phénomènes sociaux économiques liés à la mise en place de la RSE. Il reste difficile de déterminer la part de la valeur immatérielle de l’entreprise à être en lien avec le déploiement d’une politique RSE en interne. Quelle valeur financière attribuer aux services écosystémiques progressivement détruits par les activités des entreprises (pollution chimique, déforestation…) ? Selon Patrick d’Humières, les entreprises devraient être jugées sur leur performance économique  mais également sur leur utilité sociale et leur durabilité. Le vrai ROI serait donc celui de la réalité de cette double mission créatrice de valeur économique d’une part et sociétale d’autre part.

Lors de la première table-ronde animée par Bettina Laville, Présidente du Comité 21, et intitulée « Les bénéfices de la RSE sont-ils mesurables ? » nous avons accueilli Sandrine Bourgogne, Secrétaire générale adjointe de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises (CPME), Sophie Flak, Directrice RSE et Digital d’Eurazeo et Alexandre Rambaud, Enseignant Chercheur à AgroParisTech et Chercheur associé à l'Université Paris-Dauphine. Il est ressorti de cette table ronde qu’il est nécessaire de démontrer aux patrons de TPE et PME que la RSE pourrait contribuer à la performance globale de leur entreprise et qu’elle constituerait une véritable opportunité pour eux. La mise à leur disposition d’outils sectoriels permettant de valoriser auprès de leurs parties prenantes les actions qu’ils ont menées (parfois sans le savoir) en matière de RSE pourrait faciliter cette démarche. Il est également plus facile de sensibiliser les dirigeants en abordant la RSE par son pan économique et en traduisant les indicateurs sociaux ou environnementaux en valeurs financières concrètes (réduction de la facture énergétique, du turnover…). Cette démarche permet également de mettre en évidence les dépenses évitées grâce à la mise en œuvre d’une politique RSE. De plus, la prise en compte des valeurs extra-financières dans le bilan de l’entreprise ne sera possible que lorsque les experts de la comptabilité et les chercheurs seront parvenu à dimensionner le système comptable classique aux subtilités et contraintes de la RSE. Cette intégration serait possible si l’on considère les données extra-financières comme faisant partie du passif (en considérant notamment que les capitaux naturels représentent pour les entreprises une dette écologique vis-à-vis de l’environnement).

La seconde table-ronde animée par Philippe Kunter, Directeur développement durable et RSE de Bpifrance, et intitulée « Quels outils et méthodologies au service du calcul du ROI ? » nous avons accueilli Thierry Faba, membre du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD), Alan Fustec, Directeur général du Label Lucie et Yannick Grandjean, Président fondateur de Sirsa/Reporting 21. Afin d’aider les dirigeants de TPE et PME à trouver le bon équilibre entre leurs impératifs de performance économique et sociétale, il est possible d’établir des critères socles et universels en matière de RSE. Des critères permettant d’une part de garantir la solidité et la fiabilité de l’engagement RSE des TPE et PME (en conformité avec les exigences réglementaires sociales et environnementales), et d’autre part de satisfaire les préoccupations des donneurs d’ordres. Cependant, les grandes entreprises  doivent améliorer la qualité des données RSE récoltées avec la définition d’indicateurs quantitatifs et qualitatifs précis afin d’être en mesure de fournir aux agences de notations extra-financières et autres parties prenantes une information de qualité. Les TPE et PME sont également invitées à faire ce travail de définition d’indicateurs pour leur permettre de mesurer leur performance. Les retombées de la RSE sur la performance économique de l’entreprise sont identifiables dans quatre catégories : l’augmentation du chiffre d’affaires ; la quantification des économies ; la réduction du risque opérationnel et l’accroissement de la valeur immatérielle de l’entreprise (amélioration de la valeur de la marque par exemple). Grâce à la réalisation de différents calculs et modélisations (économies d’énergies, de turnover, réduction de l’absentéisme…), il est possible de mesurer et de traduire en valeur financière, ce que la démarche RSE rapporte à une entreprise d’une part, mais également au territoire (avec notamment le « social return on investment »). Les intervenants s’accordent pour dire qu’il n’est pas nécessaire de tout mesurer.



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Video 1 : Introduction Témoignage Grand Témoin, Patrick d’Humières, Company 21 Table-ronde 1 : Les bénéfices d’une politique RSE sont-ils mesurables ?

Vidéo 2 : Suite Table-ronde 1 : Les bénéfices d’une politique RSE sont-ils mesurables ?

Vidéo 3 : Table-ronde 2  : Quels outils et méthodologies au service du calcul du ROI ?

30/11/2017

21 novembre : retour sur le débat «Adaptation au changement climatique et bilan de la COP23 »

Deux jours après la fin de la COP23, et à l'occasion de la sortie de l'ouvrage « L'adaptation au changement climatique : une question de sociétés », le Comité 21 et le CNRS ont organisé le 21 novembre un débat pour dresser à la fois le bilan de la dernière conférence des Parties sur le climat et exposer les enjeux divers de l'adaptation nécessaire de nos sociétés aux conséquences anticipées du dérèglement et du réchauffement climatiques durant ce siècle...

03/10/2017

28 septembre : débat sur la « responsabilité sociale climatique : quels enjeux pour les acteurs non étatiques ?»

Entre le sommet des acteurs non-étatiques sur l’action climat Climate Chance à Agadir du 11 au 14 septembre et la COP23 à Bonn, du 6 au 17 novembre prochains, le Comité 21 a convié trois points de vue à s’exprimer sur la notion de « responsabilité sociale climatique » et les possibilités de mobiliser le droit en faveur de l’action climat.

02/10/2017

Revoir le débat sur le Bilan du FPHN des ODD du 7 septembre

Le 7 septembre 2017, le Comité 21 a réuni quatre participants français au Forum politique de haut niveau (FPHN) de juillet 2017 au siège des Nations unies pour un débat sur cet événement et l’avancement de l’Agenda 2030.

04/07/2017

Retour sur le débat du 16 juin « l’engagement sociétal au prisme des ODD »

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Préparation du Forum Politique de Haut Niveau : contribution du Comité 21 avec son rapport « Quelle appropriation des ODD par les acteurs non étatiques français ? »

Conférence internationale annuelle, organisée par l’ONU, pour faire le point sur l’avancée de la réalisation de l’Agenda 2030, le Forum Politique de Haut Niveau se tiendra à New York du 10 au 19 juillet. En 2017, le Comité 21 contribue à cet état des lieux grâce à son tout récent rapport Quelle appropriation des ODD par les acteurs non-étatiques français ?

30/03/2017

30 mars : retour sur le débat « Devoir de vigilance, préjudice écologique…de nouvelles obligations pour la RSE »

Le Comité 21 a organisé le 30 mars 2017 un débat consacré aux dernières dispositions juridiques en matière de RSE : « Devoir de vigilance, préjudice écologique, actions de groupe, lanceurs d’alerte…de nouvelles obligations pour la RSE ». Animé par Bettina Laville, Présidente du Comité 21, le panel d’experts était composé d’Olivier Chabrol, coprésident du Forum Citoyen pour la RSE, Laurent Corbier, directeurs des affaires publiques à Eramet et représentant du MEDEF, François Garreau, responsable mission RSE auprès du Comex à Generali et Violaine du Pontavice, avocate-directeur associé à Ernst and Young.

20/02/2017

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