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 25/04/2012 - Jean-François Caron, maire de Loos en Gohelle, conseiller régional, président de la commission transformation écologique et sociale de la région Nord-Pas-de-Calais, président du groupe Agenda 21 de demain au Comité de prospective du Comité 21


Vous avez présidé le groupe Agenda 21 de demain du Comité de prospective du Comité 21. L’Agenda 21 peut-il être l’outil du 21ème siècle pour mieux vivre ensemble et à quelles conditions ?


L’Agenda 21 peut être un des outils du mieux vivre ensemble, en effet, mais sous certaines conditions. Tout d’abord, il faut qu’il s’articule de façon cohérente et complémentaire avec les autres documents encadrant le développement territorial (plans climat, SCOT, PADD, PLU…). Ensuite, l’Agenda 21 doit dépasser les seuls enjeux environnementaux. Autrement dit, les volets économiques et sociaux sont tout aussi importants, et ce d’autant plus que les activités industrielles traditionnelles voient leurs emplois disparaître. L’Agenda 21 appelle également une vision transversale et prospective au-delà du modèle de société que nous avons connu jusqu’ici, celui-ci ayant prouvé ses limites (crises financière, sociale, écologique, fin des matières premières…). Enfin, l’Agenda 21 doit proposer un plan d’actions bien défini, ordonné et hiérarchisé. Ce n’est pas juste une compilation de mesures pour se donner bonne conscience, mais bien une référence fondatrice pour l’action de la collectivité. C’est une vision, et pas seulement une somme d’actions techniques.

D’après votre expérience de maire, quelle est votre méthode pour faire émerger l’imaginaire collectif que vous appelez de vos vœux dans ce rapport ?

L’imaginaire collectif renvoie à la capacité à se projeter vers un rêve. Le rêve étant un objectif désiré que l’on cherche à réaliser. Il y a nécessité d’un aller-retour permanent entre une vision et l’action balisée par des « petits cailloux blancs » comme autant de preuves de la transformation en actes. On voit donc l’importance des passages à l’acte, qu’ils soient collectifs ou individuels. La participation citoyenne doit donc dépasser le simple cadre des réunions publiques (200 entre 2001 et 2008 à Loos) et englobe tous les dispositifs d’accompagnement que nous avons créés pour que les habitants deviennent acteurs de projets collectifs, notamment via le tissu associatif. Il suffit dès lors d’encourager les initiatives qui vont dans le sens du développement durable et des préoccupations des habitants qui disposent du droit à l’initiative sur leur quotidien (opérations fifty-fifty[1] par exemple). Autre exemple, le travail sur l’environnement de proximité (sensibilisation dans les écoles, ateliers nichoirs, surveillance des hirondelles, opérations de plantations, actions de ramassages de déchets…) ou la mairie exemplaire dans ses pratiques (équipement des services en véhicules propres, collecte des eaux pluviales, accompagnement financier au photovoltaïque, réhabilitation thermique des logements…). La collectivité n’est en définitive qu’un catalyseur des bonnes idées et un accompagnateur des projets collectifs.

En quoi les collectivités locales peuvent-elles contribuer à la transition vers une économie verte et équitable qui sera discutée à la conférence de Rio+20 en juin prochain ?


Les collectivités ont un rôle essentiel à jouer. Tout d’abord, assurer l’éveil des consciences auprès des habitants quant à la fin progressive du modèle de société que nous considérions comme immuable. L’épuisement imminent de nombreuses ressources oblige à inventer un modèle alternatif, plus écologique et plus équitable. Ensuite, elles peuvent accompagner l’émergence d’initiatives plus durables auprès de leurs concitoyens et favoriser leur diffusion. Je vous renvoie aux quelques exemples cités précédemment. Enfin, elles peuvent elles-mêmes devenir actrices d’une économie verte et équitable en optant pour un fonctionnement qui va en ce sens, ne serait-ce qu’au travers de l’organisation de leurs services, des marchés publics qu’elles passent ou des politiques qu’elles mettent en place. Elles ont un rôle déterminant par le caractère pionnier et démonstratif de leurs propres engagements.

[1] dans le cadre du programme « fifty-fifty »mis en place par la mairie de Loos-en-Gohelle, un groupe d’habitants, une association, une école saisit la commune pour une action d’amélioration du cadre de vie ( plantations d’arbres…). La commune soutient financièrement et techniquement le projet, mais la réalisation ou la gestion est effectuée par (ou avec) les demandeurs. Pour en savoir plus



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